SQUALE
SQUALE
2016 - 2018
Porteurs du projet : IFREMER (Vincent BUCHET, Farida AKCHA, Sabine STACHOWSKI-HABERKORN)
Partenaires: Région Pays de La Loire – Syndicat Mixte pour le Développement de l’Aquaculture en Pays de la Loire (SMIDAP)
Objectifs :
Le polder conchylicole de Bouin (Vendée) est le principal bassin français de production de naissains d’huîtres creuses issus d’écloseries. Depuis 2007, et malgré l’installation de dispositifs de traitement de l’eau, des anomalies dans les élevages, voire des mortalités, affectent la production des écloseries et nurseries du secteur, ainsi que celle de microalgues en grand volume. Les observations des professionnels orientent la recherche de la cause de ces mortalités sur les contaminants chimiques, notamment les pesticides utilisés par l'agriculture, dont les exploitations du polder agricole, qui jouxtent le polder conchylicole.
La construction du projet SQUALE s’est appuyée sur les conclusions de 2 projets :
- INSEV3I : mené au sein du laboratoire d’Écotoxicologie de l'Ifremer à Nantes, qui avait pour objet l’Utilisation d'INcubateurs inSitu pour l'EValuation de la qualité chimique des eaux côtières et de son Impact sur le développement et la survie des huîtres. Ce travail a permis de démontrer la présence de résidus de pesticides dans l’eau qui alimente la station Ifremer de Bouin. Or des effets toxiques des pesticides sur les stades précoces d’huîtres ont été démontrés en laboratoire ces dernières années à des concentrations qui étaient réalistes en regard de celles de l’environnement (Akcha F. et al.2012).
- LEAUPOLD : dont l’objectif était d’obtenir des données qui devaient permettre la mise en relation entre des incidents d'élevages observés dans les établissements du polder et des dégradations brusques de la qualité des eaux d’alimentation. Ce projet a permis la mise en évidence du manque de données fiables disponibles permettant d'envisager des solutions de gestion de l'eau par les structures ostréicoles.
L’objectif du projet SQUALE est d’obtenir des données permettant la mise en relation des incidents d’élevage observés dans les établissements du polder et des dégradations brusques de la qualité des eaux d’alimentations.
Résultats :
Étude réalisée en 3 étapes :
- Mettre en place un réseau de suivi de la qualité de l’eau : mise en place de capteurs passifs (POCIS : Polar Organic Chemical Integrative Sampler) à quatre points d’intérêts identifiés.
- Déterminer la qualité de chaque élevage larvaire dans le but de mettre en évidence un lien éventuel entre la qualité physico-chimique de l’eau de mer et la production conchylicole en écloserie. Deux élevages ont pu être exploités en 2017.
- Mettre en évidence, l'influence de l’eau utilisée pour l’élevage, à court-terme, sur la «qualité» physiologique de l’algue fourrage T-iso utilisée pour nourrir les larves et à plus long-terme vérifier si ses capacités de croissance ainsi que sa «qualité» physiologique sont susceptibles d’être modifiées en fonction de la qualité de l’eau issue du polder. Six expérimentations ont été réalisées.
Les résultats obtenus ont mis en évidence la présence permanente de contaminants chimiques dans les eaux du polder. Les variations de concentrations observées étant essentiellement liées aux phénomènes météorologiques (pluie).
L'influence du Diuron (molécule de référence, présente dans les eaux du polder) a pu être mise en évidence sur la vitesse de croissance de T-iso et sur sa composition lipidique. La pérennisation du suivi (plus léger) de la qualité des eaux semble être justifiée.
Les professionnels devront développer des systèmes de protection de leurs installations par des stratégies de gestion de l’eau adaptées ou par la mise en place de système de traitement des eaux adaptés aux molécules présentes.
Enfin, il faut noter que le suivi réalisé ne concernait que des molécules hydrophobes, essentiellement des produits phytopharmaceutiques, une analyses de la présence d’autres types de contaminants (Hydrocarbures, métaux, polluants émergeants, ...) serait d’un intérêt certain.